Nos consœurs et confrères addictologues se sont récemment exprimés pour défendre les salles de consommation à moindre risque alors que les deux lieux ouverts à Paris et à Strasbourg sont menacés de fermeture. À leur côté en tant qu’infectiologue et Président du Comité Régional de Coordination de la Santé Sexuelle d’Ile de France Nord Ouest, je rappelle le rôle essentiel de ces structures pour limiter la transmission de maladies infectieuses, notamment le VIH et le VHC. Les personnes usagères de produits, en situation d’addiction et de précarité trouvent dans les salles des conditions d’injections limitant les risques d’infection mais aussi une offre de dépistage, un accès aux droits et soins indispensable pour ce public fragile. Fermer des structures existantes, empêcher l’ouverture de nouvelles, c’est immanquablement faire le jeu de ces épidémies contre lesquelles nous mobilisons nos forces depuis tant d’années. Nous, infectiologues, devons en appeler collectivement à l’esprit de responsabilité des parlementaires et leur attachement à la démarche scientifique et médicale et leur demandons de se prononcer pour la prolongation des salles et leur généralisation.
Professeur Jade GHOSN
Service des Maladies Infectieuses et Tropicales
AP-HP.Nord, Hôpital Bichat – Claude Bernard
IAME – UMR 1137 INSERM, Université de Paris


