Santé Publique FranceSanté publique France produit chaque année, à l’occasion de la « Journée mondiale de lutte contre le sida », des indicateurs actualisés permettant de décrire la situation épidémiologique de l’infection par le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France. Ces indicateurs sont issus de différents systèmes de surveillance auxquels participent biologistes et cliniciens, sur une base obligatoire ou volontaire, ainsi que du système national des données de santé (SNDS) géré par l’assurance maladie.
A l’occasion du 1er décembre 2023, le choix a été fait de réaliser un Bulletin de santé publique (BSP) incluant des données nationales et régionales concernant l’année 2022, sachant que des tableaux de bord régionaux plus détaillés sont mis à disposition des partenaires locaux par les Cellules régionales. Est également présentée dans ce BSP la campagne de prévention diffusée autour du 1er décembre.
Deux annexes à la fin de ce BSP décrivent d’une part les dispositifs de surveillance dont sont issus les indicateurs présentés, d’autre part la méthodologie utilisée pour corriger les données de la surveillance du VIH.

Points clés de ce bulletin VIH-IST


Infection par le VIH

  • Le nombre de sérologies VIH réalisées en 2022 par les laboratoires de biologie médicale a été estimé à 6,5 millions. L’activité de dépistage du VIH, qui avait diminué entre 2019 et 2020 en lien avec l’épidémie de Covid-19, a réaugmenté pour atteindre un niveau en 2022 supérieur à celui de 2019.
  • Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 a été estimé entre 4 200 et 5 700. Ce nombre a réaugmenté en 2021 et 2022, suite à la forte baisse observée en 2020, mais reste inférieur à celui de 2019. Cette augmentation touche plus particulièrement les personnes nées à l’étranger, qu’elles aient été contaminées par rapports hétérosexuels ou rapports sexuels entre hommes.
  • Sur l’ensemble de la période 2012-2022, la diminution du nombre de découvertes de séropositivité est estimée entre -11% et -21%. Cette diminution est encore plus importante chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France et peut être expliquée par le recours à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour une part de cette population.
  • Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2022, 54% sont des hétérosexuel.le.s (38% né.e.s à l’étranger et 16% né.e.s en France), 41% sont des HSH (27% nés en France et 14% nés à l’étranger), 2% des personnes trans contaminées par rapports sexuels et 1% des usagers de drogues injectables (UDI). Moins de 1% sont des enfants de moins de 15 ans, principalement contaminés par transmission materno-fœtale.
  • En 2022, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif de l’infection (28% au stade avancé de l’infection), proportions qui ne diminuent pas depuis plusieurs années, mais qui reflètent à la fois le dépistage actuel et l’incidence des années précédentes .
  • Au niveau régional, l’épidémie à VIH reste marquée par une situation particulière dans les régions d’Outre-mer, et notamment en Guyane, d’où l’importance d’y maintenir une activité de dépistage élevée. Les régions où l’activité de dépistage est la plus importante sont souvent celles qui présentent une part plus importante de diagnostics précoces.

IST bactériennes

  • En 2022, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3,0 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
  • Le taux de dépistage de ces trois IST continue à augmenter en 2022 comme depuis plusieurs années, en dehors d’une baisse ponctuelle en 2020.
  • Les taux de dépistage rapportés à la population sont les plus élevés dans les départements et régions d’Outre-mer (à l’exception de Mayotte), en particulier en Guyane. Les taux de diagnostic y sont également les plus élevés. L’Ile-de-France est également une région où le taux de dépistage et de diagnostic des IST est élevé, avec notamment un taux de diagnostic de syphilis le plus important.
  • Les diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, de gonococcies et de syphilis augmentent sur les années récentes.
    – Le taux d’incidence des cas diagnostiqués pour une infection à Chlamydia trachomatis augmente depuis 2014 et est désormais plus élevé chez les hommes que chez les femmes, parmi lesquelles il se stabilise (respectivement 103 et 88 pour 100 000 habitants).
    – Le nombre de diagnostics d’infection à gonocoque réalisés en CeGIDD augmente régulièrement depuis 2016, chez les hommes cis, comme chez les femmes cis ou les personnes trans. Les cas sont majoritairement diagnostiqués chez des hommes (83% des diagnostics en CeGIDD et 75% en médecine de ville), et en particulier des HSH.
    – Le taux d’incidence des cas diagnostiqués pour une syphilis est en augmentation depuis 2020, et de façon plus marquée en 2022, en particulier chez les hommes, les plus touchés par cette IST. Le nombre de diagnostics de syphilis réalisés en CeGIDD a également augmenté entre 2021 et 2022. Les HSH représentent la majorité des cas (77% en CeGIDD et 71% en médecine générale).

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