Traduction en français de l’article du BMJ par la COREVIH IDF NORD : “Opiate Substitution treatment and HIV transmission in people who inject drugs : systematic review and meta-analysis.”

Le traitement de substitution aux opiacés et la transmission du VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues : critique systématique et meta-analyse.

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Abstract

Objectif : Quantifier l’effet du traitement de substitution aux opiacés en relation avec la transmission du VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues.

Structure : Critique systématique et méta-analyse des études observationnelles prospectives publiées et non publiées.

Source des données : Search of Medline, Embase, PsychINFO et la bibliothèque Cochrane de ses débuts à 2011 sans restriction de langage.

Méthode d’analyse : Nous avons sélectionné des études qui évaluent directement l’impact des traitements de substitution aux opiacés en relation avec l’incidence du VIH ainsi que les études qui évaluent l’incidence du VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues et qui ont probablement recueilli des données concernant l’exposition au traitement de substitution aux opiacés mais ne les ont pas rendues publiques. Les auteurs de ces études ont été contactés. Les données ont été extraites par deux reporteurs et ont été mises en commun dans une meta-analyse avec un modèle d’effets aléatoires.

Résultats : Douze études publiées qui examinent l’impact du traitement de substitution aux opiacés sur la transmission du VIH ont été inclues et des données non publiées ont été obtenues par trois études supplémentaires. Toutes les études inclues ont examiné les traitements à base de méthadone. Les données de neuf de ces études peuvent être rassemblées, en incluant 819 cas d’infection au VIH sur 23 608 personne-année de suivi. Le traitement de substitution aux opiacés a été associé à une réduction de 54% du risque des infections par le VIH chez les personnes qui s’injectent de la drogue. Il y avait une hétérogénéité manifeste entre ces différentes études qui ne peut pas être expliquée par la région géographique, le site de recrutement, ou une offre de récompense.

Il y avait une faible preuve d’un bénéfice meilleur associé à une plus longue exposition au traitement de substitution aux opiacés.

Conclusion : Le traitement de substitution aux opiacés utilisé comme traitement sur le long terme est associé à une réduction du risque de l’infection par le VIH chez les personnes qui s’injectent de la drogue. Cependant, ces découvertes peuvent refléter une forte volonté de changer de comportement et de limiter les conduites à risque liées à l’injection parmi les personnes qui s’injectent des drogues et qui reçoivent un traitement de substitution aux opiacés.

Qu’est ce que nous savons déjà sur le sujet (p.7) :

Les traitements de substitution aux opiacés sont efficaces pour l’héroïne et pour les autres dépendances aux opiacés et réduiraient la transmission du VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues, essentiellement en réduisant la fréquence des injections non sécurisées.

Qu’est ce que cette étude ajoute :

La compilation des études observationnelles publiées et non publiées montrent que le traitement de substitution aux opiacés est associé avec une réduction substantielle du risque d’une infection par le VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues.

Toutefois, nous n’avons pas trouvé la preuve d’une association entre la désintoxication et le risque de l’infection par le VIH, les recherches montrent probablement une motivation très forte à changer de comportement parmi les individus exposés à un traitement de substitution aux opiacés.

Les recherches peuvent aussi refléter le bénéfice additionnel d’autres interventions assurées parallèlement à un tel traitement, tels que les programmes d’échanges d’aiguilles et de seringues, les interventions psychosociales, le soutien pratique, ou les structures de supervision des injections.

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