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Montmartre par Sophie Bassouls

Le rôle de la médiation de santé est aujourd’hui mis à l’honneur !

12 février 2019 | Editos

Edito Giovanna Rincon / Le rôle de la médiation de santé est aujourd’hui mis à l’honneur !Une profession encore à développer

C’est notamment la loi de modernisation du système de santé de 2016 qui a permis cette reconnaissance et l’élaboration d’un référentiel de compétences, de formation et de pratiques. Mais c’est une profession encore à développer.

Ce qui est intéressant aujourd’hui est qu’on entre dans une nouvelle période, où la médiation de santé vient s’inscrire dans un travail véritablement pluridisciplinaire. Elle se retrouve dans toutes les actions, tous les projets, tous les programmes. Longtemps, les médiateurs et médiatrices ont été considérés comme des acteurs de troisième zone : leurs compétences étaient utilisées, mais ils n’avaient pas de place prépondérante dans les associations, au sein des hôpitaux et plus largement dans la lutte contre le VIH / sida.

Les choses changent cependant. Quand il était question de médiation dans les plans nationaux, c’était en référence à un travail de pair à pair. Et cette notion est bien majeure : c’est cette approche horizontale, avec l’ensemble des connaissances qu’elle implique, qui permet le succès de la démarche de médiation et le renforcement de l’accès, du maintien ou du retour aux soins. A ce titre, si la médiation est dite sanitaire, elle concerne bien des aspects de la vie, et notamment de la vie des plus précaires : on attend d’elle qu’elle favorise aussi une insertion sociale durable.

Ce travail a longtemps été mené auprès de personnes touchées par le VIH / sida, mais cette mission s’est élargie au champ du dépistage et de la prévention, et les pairs doivent activer de nouvelles synergies dans leurs communautés pour appuyer ces démarches. De plus, on voit un élargissement de cette approche à d’autres champs que celui du VIH / sida : c’est une opportunité pour développer des modes d’intervention professionnels qui vont pouvoir toucher d’autres publics. Enfin, avec l’engouement pour les outils numériques, c’est à de nouvelles modalités d’intervention que nous devons réfléchir : des interventions qui vont venir renforcer l’efficacité de la médiation, assurée en temps réel, mais qui vont en amont demander un travail de réflexion important sur la question de la protection de la confidentialité.

Par-dessus tout, ce qu’il faut reconnaître, c’est que ce rôle de médiateur ne se limite pas à un travail d’interface entre patients et services, à un travail de résolution des problèmes et des conflits. La place occupée par les médiateurs est celle qui permet aussi une adaptation des circuits de soins. Nous devons penser à un avenir de la médiation où celle-ci permette l’accompagnement des personnes fragiles mais aussi de l’ensemble des professionnels de santé dans leurs efforts d’adaptation à ces publics.

Enfin, la grande proximité des médiateurs avec les personnes qu’ils accompagnent les rend sensibles aux réformes qui pourraient venir bouleverser les parcours de soins et de vie. Ils sont ici ceux qui peuvent tirer la sonnette d’alarme, comme c’est le cas quand le droit au séjour pour raisons de santé est progressivement remis en cause. En ce sens, leur travail dépasse l’horizontalité qui leur a longtemps été assignée, et on voit bien désormais comment le plaidoyer qu’ils mènent touche des enjeux politiques. 

Giovanna RINCON
Vice-Présidente du COREVIH Ile de France NORD
Directrice de l’association ACCEPTESS-T
Conseillère en santé sexuelle et prévention diversifiée
39-bis boulevard Barbes  75018 Paris 
Tel : 01 42 29 23 67 / 06 73 37 95 67
www.facebook.com/acceptess.transgenres

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